Ce samedi, la météo n’est pas venue perturber la deuxième balade conférence animée par Denis Huin sur le thème de l’eau.
Nous étions plus d’une vingtaine au rendez-vous pour suivre et écouter Denis nous parler du Reyran, ce ru temporaire méditerranéen actuellement en eau du fait des pluies des dernières semaines. Nous avons d’ailleurs renoncé à traverser le gué avec les voitures. Nous abandonnons donc nos véhicules un peu avant le parking et modifions l’itinéraire initialement prévu. Nous restons sur la rive gauche du ru où Denis commence par une présentation de la géologie des lieux. Il nous fait observer des strates de roches datant du carbonifère supérieur où sont présents, quasiment en surface, des filons de houille.
Le charbon a été exploité jusqu’en 1944, et la rupture du barrage en 1959 a définitivement détruit les installations de l’usine Boson qui alimentait les usines à gaz de Nice et Cannes au début du XX ième siècle à partir de la distillation du boghead (charbon bitumeux formé à partir d’algues) et de la houille grasse extraite sur place.
Nous passons devant plusieurs empreintes de plantes dans les roches métamorphiques, notamment celle d’une superbe prêle géante.
Les entrées des galeries de mines ont été fermées et sécurisées ; elles sont aujourd’hui un refuge apprécié des chauves-souris.
Nous contournons à plusieurs reprises des blocs énormes de béton, vestiges du barrage qui témoignent de la grande puissance de la vague qui s’est développée lors de la rupture.
Par endroit des agrégats hétéroclites transportés par le Reyran constituent des zones incultes où, pourtant, quelques plantes très résistantes ont réussi à coloniser les lieux : fenouil, thym, sarriette, euphorbe épineuse, immortelle (à l’odeur de curry), sédum, lunetière…
Un circaète Jean-le-blanc vient survoler majestueusement les lieux, sans doute à la recherche de sa proie préférée, le serpent.
Avant d’approcher plus le Reyran nous passons à coté des arches de l’Esquine, ruines de l’aqueduc romain qui alimentait en eau Forum Julii depuis Mons et Montauroux.
Pour en savoir plus :
L’AQUEDUC ROMAIN DE FREJUS, Sa description, son histoire, et son environnement.
Sous la direction de Ch. GEBARA, et J M MICHEL et JL GUENDON
Editions de l’Association de la revue Archéologique de Narbonnaise, 2002, 319 pages
Sur les bords du Reyran nous aurions pu croiser des cistudes d’Europe, tortues aquatiques en voie de disparition en France, pourtant nous avons la chance d’en voir encore dans les rivières et étangs des environs.
Au passage sous le pont de l’autoroute Denis nous signale la présence de nids d’hirondelles. Deux espèces se côtoient : l’hirondelle des rochers vivant dans des nids en coupelle, et la rousseline espèce beaucoup plus rare. Son nid est en forme de bouteille pansue. Il n’existe plus qu’une centaine de couples en France dont 50 dans le Var et 10 au moins à Fréjus.
Pour en savoir plus sur la rousseline.
Voilà bientôt 3 heures que nous écoutons attentivement Denis, nous rejoignons les voitures pour rentrer…
en attendant la prochaine fois :
Le dimanche 22 avril à 14h, Denis Huin, guide naturaliste et ornithologue,
animera pour notre association une troisième balade conférence de la saison, après l’Endre et le Reyran, nous poursuivrons sur le thème de l’eau dans la Plaine des Maures.
Tags: étangs, Nature, Villepey, zone humide protégée