Par ce samedi très chaud de juillet, nous étions une vingtaine à nous retrouver sur la base nautique de Vidauban pour une promenade en kayak sur l’Argens. Denis Huin nous accompagne et nous commente notre environnement. Malgré l’heure tardive, nous apercevons quelques oiseaux remarquables : un milan noir, de nombreuses tourterelles, des loriots, hélas de trop loin pour contempler leur joli plumage jaune, et furtivement un martin pêcheur. Nous croisons plusieurs familles de canards colverts, de nombreux passereaux, étourneaux et autres oiseaux familiers à la recherche de leur repas au combien important en cette période de naissance des oisillons.
Le Loriot Le Martin pêcheur
La fraîcheur au raz de l’eau est très agréable et c’est avec plaisir que l’on descend plusieurs fois des embarcations afin de franchir quelques passages délicats avec de l’eau jusqu’à la ceinture. L’Argens à Vidauban n’a pas encore reçu les eaux de deux affluents importants que sont l’Aille et le Blavet ; malgré les pluies plus abondantes cette année, la profondeur du fleuve reste modeste.
Denis nous parle des élégantes libellules et des demoiselles présentes par centaines à fleur d’eau en cette période d’accouplement. Notre présence ne perturbe que très peu leurs efforts à la rechercher du partenaire idéal dans un ballet multicolore et gracieux. Nous apercevons également des punaises d’eau, ou gerris, élégants insectes si légers qui marchent en surface. Souvent appelés par erreur araignées d’eau car ils possèdent également six pattes. Elles se déplacent sur l’eau à la manière d’un patineur ; les deux pattes avant sont les stabilisateurs, celles du milieu font offices de rames, et les deux arrières de gouvernail. Leur déplacement saccadé et rapide rend plus difficile leur capture par les nombreux poissons à la recherche d’un bon repas.
La demoiselle La libellule
Hélas nous n’avons pas croisé de spécimen de la tortue emblématique de la région : la cistude, qui a la tête, la queue, le cou ponctués de points jaunes et des pattes palmées et munies de fortes griffes… ni d’ailleurs de tortues originaires de Floride qui sont venues s’installer dans la région avec la contribution de l’homme. Cette dernière perturbe grandement la vie de la cistude en occupant trop d’espace et en prélevant une partie de sa nourriture.
La tortue Cistude La tortue de Floride
Denis nous a longuement parlé de l’Argens, fleuve côtier qui traverse d’ouest en est 21 communes du département du Var ; il rejoint la mer à Saint Aygulf entre la base nature et les étangs de Villepey après un parcours de 116 km depuis sa source à Seillons-Source-d’Argens à 219 m d’altitude. Son bassin versant couvre quasiment la moitié de la surface du département.
Ensuite il évoque l’importance des ripisylves pour la vie animale et la préservation de l’eau. Les ripisylves sont les forêts qui bordent nos fleuves et rivières. Elles constituent une ceinture protectrice à nos cours d’eau qui sont des couloirs de vie indispensables. Les ripisylves nous rendent de précieux services en assurant de multiples fonctions, variées et complémentaires qui participent au bon état des cours d’eau : elles améliorent la qualité de l’eau en piégeant un certain nombre de polluants, elles atténuent la température en été, elles stockent du carbone… Le peuplier blanc, le frêne, l’aulne, le chêne, l’orme sont régulièrement présents en bordure d’Argens.
Nous sommes restés environ deux heures sur l’eau. A contre courant l’aller fut plus sportif que le retour. En résumé, nous avons passé une matinée agréable en bonne compagnie… nous renouvellerons sans aucun doute.